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Circular economy

Vers une économie de la fonctionnalité et de la coopération ?

Vers une économie de la fonctionnalité et de la coopération ?

Faut-il encore marteler qu’il est impossible de soutenir une croissance infinie dans un monde aux ressources finies ? De fait la transition écologique se fera nécessairement par un changement de modèle économique.

L’économie de la fonctionnalité et de la coopération (EFC) apparaît comme une des voies possibles à ce changement économique, qui implique des innovations sociales, sociétales et institutionnelles. Elle consiste à la fois en « une attention spécifique de l’optimisation de l’usage fait des biens et l’extension d’un mode de contractualisation alternatif à l’acquisition ». (in Rapport au Parlement sur le développement de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération )

Ce qui se traduit concrètement par la proposition aux entreprises, ménages ou territoires, de solutions intégrées de services et de biens reposant sur la vente d’une performance d’usage ou d’un usage et non sur la simple vente d’un bien. Et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise, la nature de son activité ou son statut.

La question de la coopération est essentielle dans ce nouveau modèle économique. Les performances d’usage des biens comme les effets utiles directs et indirects des services dépendent en effet de la coopération entre entreprises, citoyens, consommateurs et territoires. La qualité de cette coopération entre les acteurs est une condition de la réussite de ce changement de trajectoire de développement.

Les objectifs de l’EFC sont les suivants :

  • Une réduction progressive des externalités négatives sur le plan environnemental et sociétal des modes de production et de consommation ;
  • Une moindre consommation des ressources naturelles dans une perspective d’économie circulaire ;
  • Un développement économique plus durable ;
  • Une perspective d’allongement de la durée d’utilisation des biens afin de lutter contre leur obsolescence programmée.

Si certaines grandes entreprises françaises, comme Michelin, La Poste ou encore GDF, ont initié très tôt des démarches relevant de l’EFC, ce sont incontestablement les TPE et PME qui sont les plus engagées dans l’EFC. Elles seraient plus de 500, sur l’ensemble du territoire métropolitain et d’outre-mer, et dans tous les secteurs d’activité, à initier des démarches en lien avec l’EFC. « Ces structures engagent ainsi des innovations qu’il est possible de nommer « de rupture » dans la mesure où elles ne se limitent pas aux enjeux technologiques, mais introduisent de nouvelles manières de s’organiser, d’intégrer les biens et les services, de passer de nouveaux types de conventions d’ordre monétaire et non monétaire, d’évaluer leurs effets utiles, directs et indirects. C’est la combinaison de ces différentes dimensions de l’innovation qui permet d’articuler enjeux économiques avec enjeux sociaux, sociétaux et écologiques » (in Rapport au Parlement sur le développement de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération )

Quelques exemples pour mieux comprendre ce qu’est l’EFC :

  • Une des premières initiatives en matière d’EFC : le groupe Michelin qui propose de vendre des pneus au kilomètre en leur associant une série de services concernant le montage et la maintenance, ainsi que des recommandations à l’écoconduite ;
  • l’imprimerie Flex’Ink a construit une offre appelée « projet d’impression ». Celle-ci consiste à accompagner le client dans son usage des supports papier à partir d’une réflexion sur leur valeur communicationnelle. La facturation ne repose plus sur le volume d’impression, mais sur le service rendu au client, et en particulier sur la réduction du volume d’imprimés souvent inutilisé.
  • Spécialisée dans la conception et la fabrication d’emballages isothermes destinés au transport de produits thermosensibles (produits pharmaceutiques, denrées alimentaires…), l’entreprise Isovation a réorienté son offre dans la perspective d’une performance d’usage : passer de la vente d’emballages à la vente de solutions destinées à la maîtrise de la chaîne du froid. Elle intègre emballages isothermes et services, afin de garantir une variation de température entre les séquences de production, de stockage, de déplacement, de distribution et de consommation ; tout en réduisant les déchets et garantissant la qualité des biens lors de leur utilisation (par exemple la qualité des vaccins). La valeur créée repose sur la pertinence des services visant à réduire le risque de rupture de la chaine du froid, et donc à réduire le gaspillage très coûteux que cela provoque.

Bien qu’encore modeste, l’EFC est une réalité en France, qui ouvre des perspectives mobilisatrices. Comme le conclut le Rapport au Parlement sur le développement de l’économie de la fonctionnalité et de la coopération, « ce modèle économique est particulièrement prometteur en matière de Transitions Écologique, Sociale, Sociétale et Économique, car il permet de dépasser :

  • les effets rebonds qui peuvent avoir de conséquences néfastes sur le plan écologique ;
  • l’hyperconsommation : en initiant des nouveaux modes de vie et de travail par un recentrage, d’une part,sur les grandes fonctionnalités de la vie que sont la santé, le bien vivre alimentaire, la mobilité ou encore la culture, et d’autre part, sur les territoires en tant que bassins de vie à travers une dynamique qui fait de la proximité une ressource stratégique ;
  • l’hyper-métropolisation, la partition des territoires : en favorisant notamment le développement de trames vertes et bleues régénératrices de la biodiversité ;
  • la perte de sens et de reconnaissance du travail associée, dans certaines entreprises, à l’organisation en silo et à l’évaluation individuelle des performances ;
  • la perte d’autonomie des TPE-PME et de leur capacité d’autofinancement, limitant leur créativité et leur capacité d’innovation : en les dégageant progressivement de l’emprise de la « chaîne de valeur » ;
  • des inégalités territoriales : en s’inscrivant dans une perspective de développement fondé sur la coopération entre territoires aux différentes échelles ».

L’engagement des acteurs dans ce modèle nécessite, pour surmonter les difficultés et freins, le relais et les apports des pouvoirs publics – territoriaux, nationaux et européens - pour en assurer un plein déploiement.

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